Résumer sa vie, faire une synthèse de l’essentiel, quel paradoxe pour un grand homme comme moi ! Oui, je mesure 1,92 m, je ne suis pas sûr que se soit très important comme information. Quoique, pour quelqu’un qui a toujours aimé prendre de la hauteur, surtout sur la vie pour commencer. Il va sans dire qu’il y a toujours un désir d’analogie psychologique entre l’artiste et son travail.
Dans ce registre, on a vite fait de se perdre en chemin, même quand il est bien borné. S’est vite imposé un retour aux sources afin de retrouver mes racines, pour bien grandir, mieux vaut être bien alimenté. L’idée de Renaissance, faire renaître des arbres de leurs cendres, s’est tout de suite imposée comme une évidence.
Mais attention, même bien installé, les tentations sont grandes et nombreuses pour se perdre dans ce monde de l’accumulation, de grégarité, du nombre, de l’hyper…
C’est pourquoi, arrivé un âge, celui de la maturité, il est normal de prendre de la hauteur, encore une histoire de taille, pour voir ce monde sous un autre angle. Le recul.
Je vais tâcher d’être synthétique, dans ce cas tout mettre au lave–linge à 120°C, ça devrait rétrécir, réduire. J’ai l’impression que de la lessive je passe à la cuisine pour ne garder que l’essentiel, les sucs, le nectar, la peinture est pour moi une grande source de plaisir et de réflexion sans laquelle le quotidien serait bien terne. Je ne suis pas certain d’avoir été très concis, au final vous ne savez pas grand-chose sur moi, est-ce vraiment important? L’essentiel n’est– il pas de regarder, de réfléchir, d’interroger, de se perdre, d’avoir du plaisir ?